GOLDBERG EXPERIENCED.03 / 77K
Goldberg Experienced.03/77K est une installation constituée de huit tourne-disques disposés dans l’espace et produisant une musique élémentaire et répétitive. Le mouvement irrégulier des aiguilles laisse entendre, en boucles très brèves, des passages choisis de l’Aria et de certaines des trente Variations Goldberg de J.-S. Bach. Au fil de la performance, la structure de l'œuvre, reconnaissable au début, devient plus répétitive et abstraite. L'oeuvre classique est décomposée par fragmentation et superposition. Livrée ainsi au ballet mécanique des huit tables tournantes et aux accidents rythmiques que le dispositif implique, les Variations Goldberg se fractionnent et se transforment en une partition minimaliste. Le résultat n’est pas sans rappeler le courant américain des Steve Reich, Terry Riley, John Adams ou Philip Glass. Ces explorations sonores permettent à Patrick Bernatchez d'aborder les notions de transformation, d’altération et de déliquescence. Ce procédé automatique et dépouillé génère, à partir d'une oeuvre classique, un nouvel espace sonore.
La performance terminée, l’installation est livrée à elle-même. Film et vinyles continuent de tourner tout au long de l’exposition. Les instruments finissent par subir un effet d’érosion, produisant une sorte de «white noise» ou "bruit blanc". Le même effet d’usure se produit sur la pellicule du film, abîmant l’image et suggérant ici aussi l’idée de disparition et de perte de signal.
En sus, l'installation comprend un vinyle enregistré à l'aide d'un piano préparé. Le disque est arrimé à la projection, sa durée (contrairement aux autres tourne-disques) correspondant à celle du film.
Goldberg Experienced.03/77K is an installation composed of eight record-players producing an elementary and repetitive melody through the irregular movement of the needles. The spectator can overhear some brief extracts from the Aria and from some of the thirty Goldberg Variations by J.-S. Bach. While being recognizable at first, in the course of the performance the structure of the musical piece becomes more repetitive and abstract. The classical piece is being disjointed by fragmentation and superimposition. Thus given up to the rhythmic mishaps and the mechanical choreography of the record-players, the Goldberg Variations are divided up and transformed into a minimalist score. The result recalls the works of American musicians such as Steve Reich, Terry Riley, John Adams or Philip Glass. These sound explorations allow Patrick Bernatchez to tackle the notions of transformation, degradation and decay. This automatic and stripped-back process generates a new soundscape coming out of a classical piece.
Once the performance is over, the installation is left behind. Film and vinyls keep functionning throughout the exhibition. The instruments end up being eroded, which produces some sort of a "white noise". The same worn effect appears on the film roll, damaging the picture and connoting the ideas of disappearance and of loss of signal.
The installation also consists of a vinyl registered with the help of a prepared piano. The lengths of the vinyl and of the movie match, contrary to those of the other record-players.